Un nouveau souffle
Je réalise peu à peu que ma vie est en train de changer. Pas dans le futur hypothétique,
pas dans les “si un jour”, mais dans le concret. Tout s’aligne enfin. J’ai trouvé mon
rythme, entre la Belgique et Palmarin, entre mon travail en freelance et mes projets
Doxandem. Ce n’est plus un projet fragile, c’est devenu mon quotidien.
À Palmarin, il y a cette maison blanche, posée face à l’océan. Trois chambres, trois
douches, un salon ouvert sur le sable, une terrasse où le vent marin entre sans demander
la permission. J’imagine déjà mes séjours là-bas : cuisiner du poisson frais, vivre au
rythme de la marée, donner mes formations, accueillir des voyageurs de passage. Le reste
du temps, la maison vivra aussi sans moi, entre les mains de digital nomads ou de
familles en quête de ce bout de monde si particulier.
Quand je serai au Sénégal, le camping-car roulera en Belgique entre les mains d’autres
voyageurs. Quand je serai en Belgique, ce sera moi qui dormirai dedans, et la maison
de Palmarin sera occupée à son tour. Tout s’équilibre naturellement, presque comme une
respiration. Pour une fois, je ne cours plus après quelque chose. Je respire.
Et puis il y a mes enfants. C’est peut-être ce qui me réjouit le plus. Pouvoir enfin
dire oui. Oui pour un resto. Oui pour Aqualibi. Oui pour un week-end improvisé en
camping-car, dormir au bord d’un lac, se réveiller avec le soleil sur la vitre. Ce sont
des choses simples, mais elles prennent une valeur immense quand elles n’étaient pas
possibles avant.
Le jugement d’octobre marquera un tournant, et après il restera quelques démarches
administratives : tourner la page belge, officialiser mon inscription à Dakar, clôturer
mes comptes, solder ce qui doit l’être. Rien d’insurmontable. Juste des papiers à
régler pour que ma vie corresponde enfin à ce qu’elle est déjà en train de devenir.
Je me sens sur le point de vivre une vie plus large, plus légère. Une vie où il reste
de la place pour rêver, pour partager, pour construire. Une vie où je peux emmener mes
enfants rire dans les manèges, ou simplement manger des pâtes en terrasse sans me
demander si je peux me le permettre. Une vie où je peux avancer, les pieds dans le
sable ou sur l’asphalte, avec le même sourire.
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