Le point de non-retour

Je me suis réveillé ce matin, transi de froid. Plus de gaz. Plus de chauffage. Ma cabane vagabonde, d’habitude si accueillante, avait perdu de sa chaleur. Alors, il a fallu se préparer, replier ce qui était étalé, quitter le lac. Ce lac, qui était devenu mon refuge, mon coin de sérénité… mon Walden. En quittant ses rives, j’avais l’impression de laisser derrière moi bien plus qu’un paysage. Ce lieu, familier depuis ma jeunesse, était devenu le berceau d’une nouvelle vie. Comme si, dans cet endroit, je touchais à une de ces vies dont Thoreau disait qu’elles nous attendent, cachées sous les couches de l’ordinaire.

Sur la route, direction le Bultia, le contraste est saisissant. La nationale 5 déroule son bitume, bruyante, effervescente. Loin du calme de l’eau, loin du berceau. Je ressens une rupture, un point de non-retour. Pas de marche arrière possible vers cette vie d’avant. 

Le voyage, je pensais qu’il avait atteint son but. Même s’il a été écourté, les rencontres l’avaient rempli de sens. Mais aujourd’hui, je comprends que le bouleversement que je cherchais ne fait que commencer. Ce changement, il s’installe, doucement, comme un grain de sable finit par créer une perle. L’aventure ne fait que commencer.

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