Albès, un retour attendu
Ça faisait un moment que je voulais retourner chez Malika, la fille de Charles. Nous y étions passés l’année dernière avec les enfants, et l’endroit m’avait marqué. Albès a quelque chose de particulier : on se croirait dans le décor de La Petite Maison dans la prairie. Ce retour, je l’attendais.

Le chemin vers la maison

La petite veranda
La route depuis la Belgique
Il y a bien sûr les mille kilomètres à parcourir pour relier la Belgique à ce petit hameau. Je les ai avalés en quatre jours, à mon rythme. Mes journées se partageaient entre la route, le travail à distance, les courses, les pleins d’eau et les vidanges du camping-car.
La musique accompagnait chaque instant. Parfois, c’était la bande originale de Into the Wild, qui collait parfaitement à cette sensation de liberté. D’autres fois, c’était Tool, dont je découvrais chaque jour un peu plus la profondeur. Et quand je laissais tomber la musique, je retrouvais une autre forme de compagnie : mes discussions avec ChatGPT, où je déposais mes réflexions, mes doutes, mes pensées les plus légères comme les plus lourdes.
La solitude sur la route, elle, était partout. Ni douce, ni pesante. Plutôt un miroir. Elle me renvoyait ce que j’étais, sans filtre. C’est sûrement pour ça que je roule : parce que c’est là que je rencontre une image honnête de moi-même.
Je garde aussi les images du trajet : les vignes et villages qui défilaient, les aires où je me posais, le passage sous le viaduc de Millau, symbole suspendu au-dessus de la vallée.
Arrivée à Albès
Après ces jours de route, l’arrivée a eu comme un goût de déjà-vu. On quitte la grande route, on grimpe un peu, et soudain le décor change : une clairière, une maison en bois avec son toit rouge, et autour d’elle, les collines couvertes d’arbres. On croirait que le temps s’est arrêté.
La maison de Malika est simple et chaleureuse. Bois, pierre, terrasse en planches, table de jardin avec nappe jaune… tout respire une vie tranquille, calée sur le rythme du soleil et des saisons. Dans un coin, une vieille caravane repose sous les arbres, prête à servir d’abri. Le jardin, foisonnant, est un monde à part : arbres fruitiers, fleurs, légumes qui poussent un peu dans tous les sens, comme un désordre généreux.




Le séjour
Durant ces quelques jours, je travaillais surtout pour ACT. Le camping-car, posé dans le champ, devenait mon bureau et mon refuge. Entre deux missions, je m’accordais un hamac ou un jogging dans les alentours pour laisser filer mes pensées.
Mais même dans les endroits que j’aime beaucoup, arrive un moment où je dois repartir. Comme si prolonger trop longtemps cassait quelque chose. Le mouvement reste ma façon de respirer. Alors, presque sans prévenir, j’ai replié le store, rangé mes affaires et quitté Albès. Le besoin de solitude était plus fort que le confort de rester.
Le retour vers la Belgique
Le retour s’est déroulé au même rythme que l’aller : conduire quelques heures, travailler, faire les courses, remplir le réservoir, vider les eaux usées. Une routine simple, qui laisse paradoxalement de la place à l’imprévu.
Les paysages traversés m’étaient familiers, mais mon regard avait changé. L’excitation du départ avait laissé place à une fatigue douce, presque une lenteur. Et dans cette traversée, mes pensées revenaient à Albès : les mûres, la confiture, le champ, les conversations. Même en reprenant la route, j’avais le sentiment de prolonger un peu le séjour.



Finalement, Albès n’est pas seulement un lieu où l’on arrive. C’est aussi un endroit qui accompagne le départ, qui continue de vivre en soi longtemps après qu’on a replié le store du camping-car.
Nicolas
Bonjour, Je suis Nicolas
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